Stage avec Léa Roblot

Tout comme les enfants qui jouent au grand restaurant en mélangeant des cailloux, le clown est juste parce qu'il croit en sa propre réalité. Sa conviction lui suffit. Et comme le chien, le clown a suffisamment d'amusement avec un seul bâton. Il se satisfait d'un petit quelque chose, encore faut-il savoir le déceler... Il tire une idée jusqu'à épuisement puis l'alimente par sa fantaisie. Pour explorer cette fantaisie, nous partirons d’improvisations. “Improvisation” au sens large, être au plateau de manière spontanée, sans préparation préalable. L’improvisation est un vecteur très libre et créatif pour atteindre un jeu clownesque. C'est se surprendre, y croire, laisser son égo de côté, être patient, accepter de perdre... et de réussir ! Comme en improvisation, l'écriture clownesque est une succession de choix. Le chemin qu'ils vont donner compte plus que l'arrivée. Ce stage est une étape de plus pour "trouver son clown" ou “nourrir son clown” selon là où on en est. C'est une manière de développer son écoute, avoir d'avantage conscience de son corps et de soi dans l'espace, de sa prise de parole. Et ce en improvisant seul.e ou à plusieurs. Mettre tous les atouts de son côté pour être convaincu.e de sa connerie, une fois qu’on a le plaisir de l’avoir décelée et, grâce à elle, tout faire pour obtenir l’amour du public. Développer sa fantaisie clownesque, c’est une voie pour rendre hommage/femmage aux méchant.e.s, aux moches, aux saloperies, aux losers pour faire un pas de côté et raconter le monde avec poésie. C'est faire croire qu'on a préparé une bonne soupe alors qu'on y a versé des cailloux.